La chefferie en milieu diola, telle que nous la connaissons aujourd’hui, est un aspect récent datant de la période des colons qui voulaient installer une autorité centrale avec laquelle négocier ou par le biais de laquelle ils transmettaient les ordres. Les Diolas avaient une société faite d’hommes socialement libres qui maintenaient farouchement l’indépendance de leur village, voire même de leur famille.
Traditionnellement, les Diolas avaient une autorité par concession qui normalement était exercée par le(s) plus âgé(s) de la grande famille. Les décisions se prenaient en consultation, mais la décision finale pouvait revenir aux aînés qui représentaient la sagesse et le savoir dans la communauté. Cette forme d’organisation existe encore aujourd’hui pour valider ou pour soutenir une décision d’ordre général qui porte sur la vie et le bien-être des populations.
Le chef de Village est officiellement l’administrateur du village. Il est reconnu et nommé par un arrêté du Préfet, sur proposition du Sous-préfet, après consultation avec les villageois. Cet arrêté est ensuite approuvé par le ministre de l’Intérieur. Le statut de chef de village est réservé aux citoyens sénégalais âgés de 25 ans accomplis, régulièrement inscrits sur la liste électorale du village et résidant dans le village.
Le Chef de village a diverses fonctions. Il est appelé notamment à : contrôler l’exécution des lois et règlements ; appliquer les mesures de police administrative ; apporter son concours au recensement de la population ; tenir le cahier d’état civil du village ; apporter son concours pour combattre les calamités graves ; participer aux actions de développement ; délivrer le permis d’inhumer ; collecter la taxe rurale et la verser au Trésor moyennant une remise.
L’article 3 du décret n° 99-1133 du 27 Décembre 1996 portant application de la loi de transfert de compétence aux régions, aux communes et aux communautés rurales a systématiquement réduit le rôle du chef de village à des activités essentiellement coutumières, car la plupart de ses fonctions sont aussi exercées par le Président du Conseil rural.
Malgré les changements nés de l’intervention du législateur dans le domaine du développement local, la position sociale du Chef de village, son rôle statutaire et sa connaissance de l’histoire du village font de lui une grande personne ressource très respectée et un acteur clé des affaires du village auquel les populations s’identifient.
Succession de Chefs de village à Balandine:
1er: Aransoumbene Badji – Quartier Kamambora
2e: Soumpeugn Badji – Quartier Kamambora
3e: Michel Badji – Quartier Ethink
4e: Jean Marie Badji – Quartier Kamambora
5e: Antoine Badji – Quartier kamambora
6e: Léonce Badji (1958 – 2013) – Quartier Bougoutsonn
7e: Damase Badji (2013 à ce jour) – Quartier Bougoutsonn
Ancien Chef de Village (1958 – 2013), Chef Léonce Badji